Né au cœur du Moyen Âge, Dominique de Guzmán est une figure incroyablement moderne.

1170 : Dominique de Guzmán nait dans  une famille riche, à Caleruega en Castille, Espagne. Destiné à la prêtrise par ses parents, il étudie la théologie à l’université. Esprit attentif il prend goût à l’étude. Esprit curieux il se sent puissamment porté vers les autres. Esprit entreprenant, il est prêt à engager sa vie pour une grande cause.

1186 : Il étudie la théologie à Palencia et met son tempérament radical au service des convictions fortes qui l’habitent. Ainsi, jeune étudiant, fait-il le choix de la pauvreté évangélique : bouleversé par  le sort des pauvres lors d’une famine, il vendra pour leur venir en aide le trésor que constitue sa bibliothèque.

1196 : devenu chanoine à Osma (Castille) puis élu sous-prieur, il est un homme de prière : « Où qu’il se trouvât, il parlait sans cesse de Dieu ou avec Dieu.

1203 : Dominique a 32 ans quand commence la grande aventure de sa vie : il accompagne son évêque Diègue lors d’une mission diplomatique qui lui fait traverser l’Europe où  il découvre des hommes qui n’ont jamais été évangélisés. Il gardera toute sa vie le vif désir d’aller vers eux : « Que vont devenir les pécheurs ? ». Il découvre aussi les difficultés et les détresses des populations et croise en chemin des hérétiques, les  ‘cathares’.

1206 : Il décide alors de s’implanter à Fanjeaux, près de Carcassonne, au cœur du pays cathare afin d’y ramener les populations à la foi de l’Eglise dans le respect de l’Évangile, dans la pauvreté, en prêchant par la parole et par l’exemple. Il se consacre totalement à cette cause et parcourt inlassablement le pays à pied. Il rassemble quelques personnes dont des femmes converties qu’il installe en communauté de moniales à Prouilhe, chargées de  soutenir sa mission de prédication par la prière.

Homme d’ouverture, de dialogue et de conviction, Dominique exclut la violence préfère user des armes spirituelles : «il ne veut pas la mort du pécheur mais qu’il se convertisse et qu’il vive. » Il s’efforce de convaincre par la parole plus que par d’autres moyens et cela explique l’importance qu’il attache à l’étude et justifie son envoi des frères dans les plus grands centres universitaires de son temps : Paris et Bologne.

1215 : Dominique a 45 ans quand l’évêque de Toulouse, approuve, institue et dote la première communauté des Frères Prêcheurs basée sur la pauvreté, la prière, l’étude et la prédication. Ils choisissent la règle de Saint-Augustin. Il prend le risque de disperser ses frères contre l’avis général, les envoyant deux par deux à travers l’Europe pour étudier et annoncer la bonne nouvelle de l’Evangile. « Je sais ce que je fais ». Des communautés sont fondées à Paris, Bologne, Rome et Madrid.

1220 : au 1er chapitre général à Bologne : les premières Constitutions sont élaborées.

1221 : au 2ème chapitre général à Bologne, l’Ordre compte cinq provinces et cinquante couvents. C’est le premier Ordre missionnaire dans l’histoire de l’Eglise. Dominique meurt d’épuisement à 51 ans.