La prière

Comme pour toute vie chrétienne, la prière est indispensable à la vie spirituelle afin que l’ensemble de la personne dans toute sa vie, soit témoignage de la vie de l’esprit du Christ.

La règle des fraternités laïques dominicaines (28 janvier 1987) souligne certains aspects de la vie spirituelle des laïcs dominicaines. L’écoute de la parole de Dieu et la lecture des écritures en particulier du Nouveau Testament doivent être régulières, participant la fois de la vie spirituelle et de l’étude.

Il est conseillé une participation active à la célébration liturgique à l’eucharistie si possible de manière quotidienne ainsi qu’un recours fréquent au sacrement de réconciliation.

La prière de la liturgique des Heures en union avec toute la famille dominicaine tentera d’être régulière et sera également pratiquée dans la vie fraternelle. Le réseau privé et la méditation sont une composante de la vie spirituelle dominicaine et ont été l’objet de nombreuses recherches, témoignages et conseils de la part de différents dominicains au cours des siècles.

Comme le rappelle la révision de la règle des fraternités dominicaines, la prière du rosaire, par laquelle l’esprit s’élève jusqu’à la contemplation intime des mystères du Christ par l’intermédiaire de la bienheureuse Vierge Marie, est une dévotion traditionnelle de l’Ordre ; sa récitation quotidienne par les frères et sœurs des fraternités laïques de Saint-Dominique est donc recommandée (9 mars 2019, Fr Bruno Cadore).  La dévotion de la Vierge Marie selon la tradition de l’ordre nous a été transmise par notre père saint Dominique et par de nombreux membres de l’Ordre.

L’étude

L’engagement dominicain repose sur le triptyque prière-étude-vie fraternelle, au service du témoignage de la miséricorde de celui que le Christ Jésus appelle Père. Dans la mesure où, dès son entrée dans l’Ordre, un dominicain s’engage à chercher la vérité, l’étude est un moyen d’honorer cet engagement.  L’étude « pour tous les laïcs dominicains », y compris ceux qui sont isolés, est inscrite dans la règle des Fraternités laïques dominicaines (art 10). Rappelons-nous aussi que  l’accent est mis sur l’étude dès les origines de l’Ordre.

Dominique « liait intimement l’étude au ministère du salut et il envoya ses frères dans des universités, afin qu’ils puissent se mettre au service de l’Eglise en annonçant cette Parole pour qu’elle soit connue et comprise » (RSG §1)

L’étude est une démarche active, volontaire et personnelle, par laquelle chacun forme sa raison et son intelligence en vue de la contemplation de Dieu et de la transmission de celle-ci. Selon le charisme de l’Ordre, l’étude doit nourrir la contemplation, en vue de la prédication, comme le rappelle l’adage de Saint Thomas d’Aquin : « Contemplari et contemplata aliis tradere ».

L’étude vise à décrire l’acte par lequel on augmente ses connaissances, on approche de nouvelles méthodes de pensée, on vérifie ce que l’on croit et on en rappelle les arguments ;

« Le patrimoine de l’Ordre comporte une riche tradition selon laquelle l’étude est contemplative, synthétique, enracinée dans le réel, et repose sur la raison, informée par la foi. Elle pose sans cesse la question : « Est-ce vrai ? », « Pourquoi est-ce vrai ? » et « Comment est-ce vrai ? » (RSG)

Concernant l’étude, c’est une priorité pour un membre de l’Ordre et elle « ne se termine pas à la fin de la formation initiale d’un frère dominicain. La recherche de la vérité et l’amour pour l’étude animeront la vie d’un frère tout au long de sa vie. » (RSG §8)

L’étude relève de la responsabilité personnelle de chaque laïc :

  • Chaque laïc peut et doit être dans une dynamique de formation, à son rythme, selon ses modalités et ses centres d’intérêt ;
  • Avec la simplicité de l’humilité et la bienveillance de la fraternité, chaque laïc doit discerner le type d’étude dans lequel il chemine, et avoir sa propre façon de vivre l’étude dominicaine. On ne doit pas laisser penser que l’étude dominicaine est uniquement destinée aux « intellectuels ». Chacun a une histoire différente et un vécu ou une relation à l’étude diverses. Il faut en tenir compte ;
  • Le rôle dans ce cheminement du responsable de fraternité et de l’assistant religieux sera de se donner les moyens d’amener chaque Laïc dominicain à avoir sa propre façon de vivre l’étude dominicaine, à encourager et aider ceux qui en ont besoin ;
  • Proposer (ne pas imposer) un partage respectueux des résultats de l’étude de chacun.  Si un partage est souhaité, sa réalisation se fera de la manière la plus adaptée à la vie de la fraternité. « Notre étude ne peut être dissociée de la vie fraternelle que nous partageons, de prière que nous élevons dans nos célébrations liturgiques ou dans le silence de nos cœurs, de la mission de prédication et de l’attention à ceux qui nous sont confiés. » (RSG)

La vie fraternelle

« Dans les premiers siècles, on désignait par « fraternité » les assemblées de l’Eglise, où se tissent ensemble le partage de la foi et le devenir humain de chacun. La fraternité était aussi le creuset du témoignage et de la mission. »

Une fraternité laïque dominicaine peut compter de cinq à quinze femmes et hommes, mariés ou célibataires qui se retrouvent pour partager la spiritualité dominicaine dans la prière, l’étude, la vie fraternelle et la mission. Elle est animée par un responsable laïc assisté d’un conseil de deux ou trois personnes et d’un assistant religieux, souvent un frère ou une sœur de l’ordre dominicain.

Les fraternités laïques dominicaines jouissent d’une grande autonomie, se gouvernant eux-mêmes selon le principe de subsidiarité, ce qui leur confère de lourdes responsabilités. Autonomie ne signifiant pas indépendance, une fraternité doit respecter la règle mondiale commune à tous les laïcs, et le directoire pratique édicté par la province.

Ainsi, il lui incombe d’élire son responsable et de choisir son assistant religieux (s’agissant du lien avec l’Ordre, ce choix doit être ratifié par le prieur du couvent de rattachement). Elle prend aussi en charge l’accueil des nouveaux et la réponse à apporter aux demandes d’engagement de ses membres. Elle est responsable de leur formation et de tout ce qui concourt à la mission de l’Ordre. De même, elle détermine librement son calendrier, ses sujets d’étude, etc. On comprend alors aisément que la fraternité est la cellule de base et le creuset du laïcat dominicain.

Le choix de vie spirituelle des laïcs en fraternité suppose l’assiduité de chacun de ses membres aux réunions, généralement une fois par mois. Ils se retrouvent pour prier, étudier, partager dans la convivialité, s’informer les uns les autres sur leur apostolat et sur les grands problèmes actuels et aussi échanger sur les questions que des croyants se posent aujourd’hui. La fraternité est considérée comme le lieu où se nourrit et s’approfondit le témoignage à partir duquel s’enracine l’apostolat souvent très varié de ses membres.