« Dans les premiers siècles, on désignait par « fraternité » les assemblées de l’Eglise, où se tissent ensemble le partage de la foi et le devenir humain de chacun. La fraternité était aussi le creuset du témoignage et de la mission. »

Une fraternité laïque dominicaine peut compter de cinq à quinze femmes et hommes, mariés ou célibataires qui se retrouvent pour partager la spiritualité dominicaine dans la prière, l’étude, la vie fraternelle et la mission. Elle est animée par un responsable laïc assisté d’un conseil de deux ou trois personnes et d’un assistant religieux, souvent un frère ou une sœur de l’ordre dominicain.

Les laïcs dominicains jouissent d’une grande autonomie, se gouvernant eux-mêmes selon le principe de subsidiarité, ce qui leur confère de lourdes responsabilités. Autonomie ne signifiant pas indépendance, une fraternité doit respecter la règle mondiale commune à tous les laïcs, et le directoire pratique édicté par la province.

Ainsi lui incombe-t-il d’élire son responsable et de choisir son assistant religieux (s’agissant du lien avec l’Ordre, ce choix doit être ratifié par le prieur du couvent de rattachement). Elle prend aussi en charge l’accueil des nouveaux et la réponse à apporter aux demandes d’engagement de ses membres. Elle est responsable de leur formation et de tout ce qui concourt à la mission de l’Ordre. De même, elle détermine librement son calendrier, ses sujets d’étude, etc. On comprend alors aisément que la fraternité est la cellule de base et le creuset du laïcat dominicain.

Le choix de vie spirituelle des laïcs en fraternité suppose l’assiduité de chacun de ses membres aux réunions, généralement une fois par mois. Ils se retrouvent pour prier, étudier, partager dans la convivialité, s’informer les uns les autres sur leur apostolat et sur les grands problèmes actuels et aussi échanger sur les questions que des croyants se posent aujourd’hui. La fraternité est considérée comme le lieu où se nourrit et s’approfondit le témoignage à partir duquel s’enracine l’apostolat souvent très varié de ses membres.

Bruno Cadoré, ancien Maître de l’Ordre